Fils d’un gendarme vétéran de la « Grande Guerre », né le 6 avril 1927 à la Chaux du Dombief (Jura), Jean Monin est élevé dans les valeurs d’honneur et d’amour de la patrie.


Il perçoit la défaite de 1940 comme une honte. Heureusement l’appel du Général de Gaulle du 18 juin 1940, entendu fin juin 1940 sur Radio Londres « les français parlent aux français » lui redonne l’espoir d’une lutte contre l’occupant afin de redonner sa liberté à la France.


Son père, gendarme à Groisy, le Plot et Thorens-Glières en Haute Savoie, enseigne, depuis 1937, la préparation militaire aux jeunes de 16 à 17 ans qui souhaitent devancer l’appel. Le jeune Monin participe activement à cet enseignement.


Dès septembre 1940, son père et lui enterrent des armes et des munitions dans leur terrain. En mars 1943, la gendarmerie reçoit l’ordre d’arrêter les réfractaires au S.T.O. Son père lui demande d’être le relais permanent de Joseph Eminet, alias Colette, un des responsables locaux de la Résistance A.S. (Armée Secrète), afin de prévenir les intéressés.


Son père avait une amie résistante en poste à la Préfecture, il obtient ainsi un tampon destiné à la fabrication de fausses cartes d’identité, dont la sienne au nom de Richard André.


Il participe à la réussite de plusieurs coups de main, dont la récupération de la totalité du stock de vêtements « jeunesse et montagne » entreposés au château d’Annecy. Le 4 septembre 1943, Jean Monin entre au corps-franc Simon.


Le lieutenant François Servant alias Simon, blessé par les Gardes Mobiles de Réserve (G.M.R.) le 23 janvier 1944 entre Eloïse et Bellegarde est transporté à l’hôpital d’Annecy. Le 24 janvier, le corps franc tente, en vain de le récupérer. Au retour le groupe est intercepté par une colonne allemande à Saint Martin-Bellevue. Sur les quatorze membres du groupe, quatre réussissent à s’échapper, dont Pierre Tortel, alors que les dix autres sont arrêtés et emmenés à la Caserne Galbert du 27ème bataillon des Chasseurs Alpins (B.C.A.) à Annecy. Les camarades de Jean Monin sont fusillés dans la nuit, alors que sa fausse carte d’identité et son jeune âge, seize ans, le sauvent certainement de l’exécution.


Pendant ses seize mois de captivité, il s’appellera Richard André.


Menotté au pied d‘une table, il est frappé à coups de matraque, interrogé, il ne faiblit pas dans ses déclarations. Quatre jours, plus tard, il est interné à la prison de Montluc, avec deux passages à l’Ecole de Santé, avenue Berthelot où il subit des interrogatoires.


Fin février il est transféré depuis la prison de Montluc au camp de Compiègne Royallieu.


Le 22 mars 1944, il est déporté en wagon à bestiaux, destination inconnue. Après 2 jours et 3 nuits, nu dans le wagon, il arrive à 5 heures du matin sur le quai d’une gare, couvert de neige.


Il passe ses 17 et 18 ans aux camps de Mauthausen et Gusen.


Le 28 avril 1945 il est rapatrié sur la Suisse par la Croix Rouge Internationale. Après un séjour en Suisse, il retrouve ses parents à Saint Nazaire en Royans au pied du Vercors où son père, gendarme, avait été muté par mesure disciplinaire après son arrestation.


Depuis 1995, il rencontre des jeunes collégiens et lycéens qui participent au Concours National de la Résistance et de la Déportation. Il est président d’honneur de l’A.F.M.D. (Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation) Drôme Ardèche, dont il est le fondateur. Il organise chaque année des voyages au camp de Mauthausen où un film a été réalisé en 2004 « l’itinéraire d’un déporté », film destiné à la jeunesse.

 

 

Plus d'info: https://afmd.org/fr/delegations/content/monin-jean.html

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