Jacqueline Quatremaire
Jacqueline Quatremaire est née le 17 octobre 1918 à Igé (Orne).
Henri Quatremaire, son père est adhèrant CGTU et au Parti communiste . En 1937, il devient secrétaire de la section communiste de Noisy-le-Sec en Seine-Saint-Denis. [1]
Sous la fausse identité de Michèle Dambreville, elle assure la transmission de textes et de plaques de tirage dans le groupe d’Arthur Tintelin
En 1936, Jacqueline Quatremaire est sténodactylographe au Syndicat des produits pharmaceutiques, à la Bourse du travail à Paris. Elle y travaille jusqu’à la dissolution des syndicats, en 1939.
Par ailleurs, elle dirige le foyer de l’Union des jeunes filles de France à Noisy-le-Sec.
Jacqueline Quatremaire s’engage au Front national de lutte pour la liberté et l’indépendance de la France [2] et entre en clandestinité.
Sous la fausse identité de Michèle Dambreville, elle assure la transmission de textes et de plaques de tirage dans le groupe d’Arthur Tintelin [3]
Jacqueline Quatremaire est arrêtée e 17 juin 1942 dans le 15e arrondissement par les inspecteurs des brigades spéciales. Après les bureaux de la préfecture de police, Jacqueline Quatremaire est conduite au dépôt de la Conciergerie, sous le Palais de Justice, île de la Cité.
Le 10 août 1942, elle est transférée au Frontstalag 122 - Fort de Romainville, situé sur la commune des Lilas (Seine-Saint-Denis ).
Jacqueline Quatremaire est enregistrée sous le matricule n° 626.
Le 22 janvier 1943, elle est transférée en camion au camp de Royallieu à Compiègne.
Le 24 janvier, deux-cent-trente femmes sont conduites en camion à la gare de marchandises de Compiègne et montent dans les quatre derniers wagons (à bestiaux) d’un convoi dans lequel plus de 1450 détenus hommes ont été entassés la veille.
En gare de Halle (Allemagne), le train se divise et les wagons des hommes sont dirigés sur le KL de Sachsenhausen, tandis que les femmes arrivent en gare d’Auschwitz le 26 janvier au soir. Le train y stationne toute la nuit.
Le 27 janvier 1943 , elles sont conduites à pied au camp de femmes de Birkenau où elles entrent en chantant La Marseillaise.
Jacqueline Quatremaire est enregistrée sous le matricule 31641.
Le 3 février, la plupart des “31000” sont amenées à pied, par rangs de cinq, à Auschwitz-I, le camp-souche où se trouve l’administration, pour y être photographiées selon les principes de l’anthropométrie : vues de trois-quart, de face et de profil.
Le 24 février, Jacqueline Quatremaire est affectée comme infirmière au Revier de Birkenau. Mais elle y contracte une tuberculose pulmonaire : « Un énorme abcès, sous l’omoplate gauche, semblait ronger sa maigreur. Mourante, elle était couverte, absolument couverte, de poux », rapporte Betty (Madeleine Jégouzo alias Lucienne Langlois). Elle est déclaré décédée le 15 juin 1943.
Une plaque est apposée à Noisy-le-Sec sur l’immeuble où Jacqueline Quatremaire a vécu.
Jacqueline Quatremaire est titulaire de la Médaille militaire, de la Croix de guerre avec palme et de la Médaille de la Résistance, attribuées à titre posthume en 1960 avec la mention : « Quatremaire Jacqueline, sergent. Magnifique patriote, membre de la résistance intérieure française. Arrêtée pour faits de résistance le 17 juin 1942, a été internée jusqu’au 21 janvier 1943. Déportée le 23 janvier 1943 dans un camp de concentration, est morte glorieusement pour la France le 15 juin 1943. »
Sources :
- Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 1965 (réédition 1998), page 242.
- Archives communales d’Ivry-sur-Seine, fonds Thorez-Vermeersch, cadeaux offerts à Maurice Thorez en 1950 pour son cinquantième anniversaire.
- Claude Pennetier, notice d’Henri Quatremaire sur le site du Maitron en ligne, dictionnaire biographique de mouvement ouvrier.
http://www.memoirevive.org/jacqueline-quatremaire-31641/
[1] Pendant la guerre, son père devient clandestin. Il assure des liaisons entre la zone occupée et la zone libre. Le 20 avril 1942, il est arrêté à Vierzon (Cher) et interné au camp de Saint-Sulpice-la Pointe. Il s’en évade le 11 juillet 1943 et revient à Paris le 17. Ensuite, il participe à la Résistance en zone nord notamment comme « responsable des camps (aide aux évasions) ». Henri Quatremaire, est élu maire de Noisy-le-Sec le 16 octobre 1944, réélu le 13 mai 1945. Après avoir été battu en 1947, il reprend son écharpe le 15 mars 1959 et le 14 mars 1965. De la Libération à 1959, il est également élu Conseiller général du canton.Il décède le 1er juillet 1982 à Noisy-le-Sec…
[2] mouvement de Résistance constitué en mai 1941 à l’initiative du PCF clandestin (sans aucun lien avec l’organisation politique créée en 1972, dite “FN” et toujours existante).
[3] alias LOMBARD Léon fusillé comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien responsable de la branche technique des imprimeries et de la distribution de la propagande.