Le Duc Charles Emmanuel Ier de Savoie prend la décision en 1597 d’édifier un fort en territoire français, sur la colline de Barraux. Il est baptiser "Fort Saint Barthélemy "
En 1692,Vauban critique les travaux et fait corriger des faiblesses défensives qu'il a décelé. Une chapelle est construite en 1724.
Le Fort sert de prison pendant les 2 guerres mondiales, prison militaire, pour les troupes ennemies , des officiers allemands y ont séjourné en 1917 et 18. Pendant la Seconde Guerre Mondiale : à partir de juillet 1940, il devient un Centre de Séjour Surveillé
En 1947, il est converti en dépôt de munitions.
Le Fort est désaffecté en 1988 et la commune de Barraux l’achète. Il est classé au titre des Monuments Historiques en 1990.
Pendant la seconde guerre mondiale sur les 4 corps de bâtiments, 3 sont utilisés pour loger les internés.
L' appellation officielle de Fort Barraux évolue durant l' occupation
Centre d'hébergement pour réfugiés espagnols entre le 11/09/1939 et le 9/10/1939, il est Centre de démobilisation des compagnies spéciales de travailleurs militaires (1ère et 5ème) des camps de Prémol et de Roybon (Octobre - Novembre 1940)
il devient Centre de séjour surveillé pour politiques du 24/07/1940 à Décembre 1942 puis Camp disciplinaire pour politiques jusqu' au 19/08/1944)
A compter d'août 1941, des délinquants économiques y sont enfermés
A compter août 1942 il est un Camp de concentration pour Israélites
Chef du Camp
Novembre 1940 - 12/11/1941 : Commissaire de police M. Wenger
Novembre 1942 - 15/04/1943 : Chevallier, Paul
Septembre 1943 - 1945 : Risterucci, François (Condamné à mort et exécuté le 29/12/1946)
extrait journal - La France libre : organe de "Ceux de la Libération-Vengeance" 28 aout 1946
Catégories d'internés
Motifs
Réfugiés espagnols
Indésirables français (droits communs, délinquants économiques, suspects sur le point de vue national, ex-militaires des CSTM)
Nomades dangereux
Israélites étrangers (16/08/1942 - 27/08/1942)
Effectif
Capacité d'accueil : 800
Total internés (24/06/1940 - 19/08/1944) : 4500 à 5000 internés
(Juillet 1940 : 700 démobilisés des CSTM - 1er Compagnie de Prémol, 5è Compagnie de Roybon)
18/10/1940 : 1000 internés
01/11/1940 : 704 internés
08/11/1940 : 723 internés (Hommes)
Début 1941 : 850 (politiques et hommes des Compagnies spéciales de travailleurs militaires)
Fin Septembre 1941 : 530 internés dont 438 politiques (204 soldats des CSTM et 234 extrémistes) et 92 droit-commun
Novembre 1941 : 500 internés
28/02/1942 : présents 300, prison 18, hôpital 15
31/03/1942 : présents 404, prison 18, hôpital 15
30/04/1942 : présents 361, prison 18, hôpital 9
30/05/1942 : 380 internés
Juin 1942 : 250 internés (après la libération et transferts à Sisteron)
Début août 1942 : 552 internés dont 227 politiques et 324 droits communs
Fin août 1942 : 850 internés (dont 165 juifs étrangers raflés sur la Côte d'Azur)
Octobre 1942 : 551 internés (227 politiques et 324 droit-communs ; 178 délinquants du marché noir, 129 repris de justice, 17 délinquants divers)
30/10/1942 : 516 internés (202 politiques, 132 repris de justice, 164 marché noir et 18 divers)
Novembre 1942 : 439 (137 politiques, 134 repris de justice, 159 marché noir)
Décembre 1942 : 542 internés
Mars 1943 : 778 internés (dont 747 repris de justice et assimilés et 31 en prison)
Mai 1943 : 850 internés (dont personnes raflées sur la côte d'Azur)
31/05/1943 : 782 internés (dont 747 repris justice et assimilés, 36 sont ne prison)
Juin 1943 : 783 internés dont 40 absents, 36 en maison d'arrêt, 4 à l'hôpital)
16/07/1943 : 790 internés
01/10/1943 : 635 internés
(18/11/1944 : 74 internés)
Nationalité
Espagnols (Septembre 1939 - Octobre 1939)
Français
Allemands
Autrichiens
Polonais
Russes
Hongrois
Tchécoslovaques
Apatrides
Transfert(s)
Mars 1941 : départ de politiques pour l'Afrique du Nord
01/10/1941 : départ de politiques pour Saint-Sulpice
Mars 1942 : arrivée de 94 internés "dangereux" en provenance des camps de Saint-Sulpice-la-Pointe (20), Nexon (29) et Saint-Paul-d'Eyjeaux (45)
Juillet 1942 : arrivée de 170 internés de Sisteron
28/08/1942 : départ de 166 Juifs pour le camp de Venissieux (pour déportation à Auschwitz)
Novembre 1942 : arrivée d'internés "dangereux" en provenance du camp de Sisteron
Mars 1943 : 11 évasions
Fin 1943 : départ de 210 internés enrôlés par l'organisation TODT
22/06/1944 : déportation de la totalité des internés restants pour l'Allemagne
Déportation
Rafles :
17/08/1942 - 27/08/1942 : rassemblement de 165 Juifs étrangers de la région de Grenoble. Déportés en 1943 et 1944 à Auschwitz (cf. convoi n° 70 (27/03/1944) de Drancy comprenant 170 Juifs d'Isère)
Annexes
GTE Phalanstère
Pontchara (Isère) GTE 974
Camp de rattachement
Vestiges/Stèles
Iconographie
Source AD 69, 45 W 179-185 AD 87, 185 W 3-53 AN, F7/15086, 15087, 15088, 15089, 14891 AN, AJ40 1231
Pierre Fugain, syndicaliste et médecin à Grenoble, père de Michel Fugain y a été interné pour distribution de tracts à Grenoble
Le fort se visite librement de mai à septembre, de manière guidée toute l’année, sur réservation auprès de l’Association de sauvegarde et de valorisation du fort Barraux, qui y organise régulièrement des expositions et manifestations culturelles diverses.
Duchemin, Émile (1862-1914). Photographe.
Barraux : le fort. 1890-1914. source Gallica