Claude Mandel 1947 lors ceremonie  Claude GEORGES-MANDEL(Claude Rothschild), Née en 1930 et Décédée en 2003

 

 

Claude a 14 ans, après l’assassinat de son père, sans doute écrites par Béatrice Bretty, (nom de scène de Béatrix Anne-Marie Bolchesi) comédienne, sociétaire de la Comédie-Française.

Pendant la captivité de Georges Mandel en France, sa compagne et sa fille, n’ont cessé de le suivre, trouvant un hébergement hôtelier au plus près de son lieu de détention et allant le voir autant que cela leur était permis. Béatrice Bretty a veillé à l’éducation de la fille de Georges Mandel comme une mère.

Cette lettre a été retrouvée dans les archives du Maréchal Pétain par Louis Noguères qui l’a publiée dans son livre « Le véritable procès du Maréchal Pétain ».

"Monsieur le Maréchal,

Je suis une petite fille de France et, malgré mon jeune âge, je tiens à faire auprès de vous un résumé d’un peu de son histoire.

Je m’appelle Claude Georges-Mandel et j’ai suivi mon père pas à pas dans la martyrologie que vous lui avez imposée pendant plus de quatre ans.

J’étais à Bordeaux le 17 juin 1940, lorsque vous l’avez fait arrêter, quelques heures après votre arrivée au pouvoir, pour vous en excuser ensuite.

J’étais en Afrique du Nord quand vous l’avez fait traduire devant la justice militaire, dans l’espoir, sans doute, qu’il serait fusillé.

Je l’ai suivi : à Chazeron où, malgré son non-lieu, vous l’avez fait incarcérer ; dans son ignoble réduit de Pellevoisin ; à Vals, dont le geôlier-chef Courrier s’est montré un valet si raffiné de vos consignes que vous l’avez décoré de la Légion d’honneur.

J’ai encore dans l’oreille votre voix condamnant, de votre propre autorité, mon père à la détention dans la forteresse du Portalet pour présomptions.

Et je suis allée au Portalet.

Je n’ignore pas qu’aucun juge ne s’est jamais présenté devant lui pour lui poser une seule question, faute d’éléments pour un interrogatoire.

Mais j’ai dû le quitter quand vous l’avez livré à l’ennemi, fait inconnu dans l’histoire d’aucun peuple.

Aujourd’hui que les événements ont parlé et ne lui donnent que trop raison, vous le réclamez à l’Allemagne, vous le faites revenir en France; ceux dont vous êtes le chef suprême, ceux qui vous prêtent serment, s’emparent de sa personne désarmée et l’assassinent au coin d’un bois.

Votre justice a passé et fait de moi une orpheline.

Mais pour le repos de votre conscience, je viens vous dire, Monsieur le Maréchal, que je ne vous en veux pas. Le nom que j’ai l’immense honneur de porter, vous l’aurez immortalisé ; grâce à vous, il brillera dans l’histoire comme un flambeau.

Car il n’évoquera, ce nom, ni capitulation, ni trahison envers des alliés, ni soumission à l’ennemi, ni tous les mensonges d’une époque qui nous a fait tant de mal.

Il servira d’exemple à la France et l’aidera à se retrouver – bientôt – dans le chemin de l’honneur et de la dignité.

Aussi suis-je fière de vous signer.

Claude Georges-Mandel, 24 juillet 1944, Hôtel de France à Pau

Noguères Louis, Le véritable procès du Maréchal Pétain, Editions Fayard, Paris, 1955, 660 pages. Voir page 343.

 

 

Monsieur Laval,

Dans son désarroi et dans sa douleur, celle qui me tient lieu de mère vous a adressé, il y a dix jours, une lettre dans laquelle, en bien grande humilité, se rappelant l’offre de vos bons offices, elle vous demandait des renseignements susceptibles de l’éclairer sur la mort de mon papa que nous avons apprise par les journaux et par la voix publique.

Vous n’avez pas daigné faire diligence pour lui répondre et sans doute ne le ferez-vous jamais.

Laissez-moi vous dire, Monsieur Laval, que je vous comprends : vous avez honte.

Je suis encore bien petite et bien faible à côté de vous qui avez les Allemands pour vous défendre.

Moi, j’ai les Français c’est vrai, et c’est d’ailleurs pourquoi, je ne vous demande pas de comptes comme j’en aurais le droit : ils s’en chargeront.

Je veux aussi vous dire, Monsieur Laval, que je plains beaucoup votre fille.

Vous allez lui laisser un nom qui marquera dans l’histoire, mais le mien aussi. Seulement, le mien sera celui d’un martyr tombé assassiné pour avoir eu trop raison.

Claude Georges-Mandel.

 

 

 

Louis Rothschild,  pseudonyme  Georges Mandel

Né le 5 juin 1885 à Chatou (Seine-et-Oise)
Décédé le 7 juillet 1944 à Versailles (Yvelines)

Député de la Gironde de 1919 à 1924 et de 1928 à 1942
Ministre des postes, télégraphes, téléphones du 8 novembre 1934 au 4 juin 1936
Ministre des colonies du 10 avril 1938 au 18 mai 1940
Ministre de l'intérieur du 18 mai au 16 juin 1940

 

En savoir plus sur G Mandel par Maryvonne Braunschweig DT77

 

biogaraphie du maitron

téléchargement dossier assassinat de G.Mandel

braunschweig_assassinat-georges-mandel (1).pdf (434.8 Ko)
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