André Berkover est né le 29 juillet 1929 dans le 12ème arrondissement de Paris dans une famille juive d’origine polonaise par son père, Benjamin, et roumaine par sa mère, Sophie. Son père est maroquinier. André grandit dans un quartier populaire du 20ème arrondissement à la porte de Montreuil.
Au début du mois de mai 1944, son frère Guy, portant l’étoile jaune, est arrêté rue des Pyrénées à la sortie des bains-douches et transféré au camp d’internement de Drancy après avoir été détenu au commissariat du 20ème arrondissement. Le reste de la famille ; son père, sa mère et sa sœur, Renée, se cachent alors chez une tante qui avait réussi à se faire extraire du fichier juif de la Préfecture de police. Le 28 juin, alors qu’ils étaient allés rechercher des vêtements à leur domicile, André et sa mère sont arrêtés à leur tour par la Gestapo sur dénonciation. André et sa mère retrouvent Guy à Drancy d’où, tous les trois, ils seront déportés vers Auschwitz deux jours plus tard par le convoi n° 76. De ce convoi, sur un total de 1100 personnes, 479 seront gazées dès leur arrivée à Auschwitz-Birkenau dont la mère d’André.
A l’arrivée sur la rampe de sélection, André qui n’a pas encore 15 ans, se place dans la file des plus de 16 ans pour rester avec son frère. Il est sélectionné pour le travail et envoyé avec Guy au camp de Buna-Monowitz (Auschwitz III) où il parvient à survivre jusqu’à l’évacuation du camp, le 18 janvier 1945. Les SS abandonnent, sans eau ni nourriture, tous les détenus qui ne sont pas en état de marcher, le frère d’André, à bout de forces à l’infirmerie du camp, le Revier, est de ceux là. Il ne le reverra plus. Commencent alors les « marches de la mort » pour des colonnes de déportés. Après quelques jours de marche dans les forêts enneigées et par des températures glaciales, André réussit à prendre la fuite quand la colonne est mitraillée par les SS et leurs auxiliaires. Il se réfugie dans une ferme polonaise et reçoit l’aide de ses habitants. Le front avançant, les troupes soviétiques le récupèrent et le soignent à l’arrière, dans les environs de Katowice.
Rapatrié en France, il arrive à Marseille le 10 mai 1945 puis retrouve à Paris son père et sa sœur qui ont échappé à la déportation. Il fait partie des 167 survivants du convoi 76 (100 femmes et 67 hommes)
Après la guerre, André se marie et fonde une famille. Il devient dessinateur industriel. Il a eu deux enfants, un fils et une fille, il est grand-père de deux petites-filles.
André est décédé le 18 août 2018, il a été un des témoins très engagé dans la transmission de mémoire de la déportation, intervenant régulièrement auprès de la jeunesse ; dans les établissements scolaires, au mémorial de la Shoah, à Sciences-Po…
Son témoignage recueilli par son ami, François Wehrbach, est publié en 2007 sous le titre André Berkover, , Auschwitz III- Monowitz matricule A 16572 Editions du Colombier.
automne 2017