Hommage à Georges Mandel pour le 75e anniversaire de son assassinat à Fontainebleau

 

Dimanche 7 juillet 2019 pour le 75e anniversaire de l’assassinat de Georges Mandel en forêt de Fontainebleau, un hommage était rendu à ce grand serviteur de la France, opposant à Hitler de la première heure, devant le monument inauguré le 7 juillet 1946. Une délégation de l'AFMD-DT77 était présente avec son porte-drapeau. Une gerbe a été déposée par Maryvonne Braunschweig, présidente de la DT, et Jean Lafaurie, résistant-déporté.

 

 

 

Dimanche 7 juillet 2019 pour le 75e anniversaire de l’assassinat de Georges Mandel en forêt de Fontainebleau, un hommage était rendu à ce grand serviteur de la France, opposant à Hitler de la première heure, devant le monument inauguré le 7 juillet 1946.

Son discours du 9 novembre 1933 à la Chambre des députés pour fustiger la politique allemande lui valut une haine farouche des nazis et il continua ensuite à s’opposer à toute concession envers l’Allemagne nazie. En 1938-39, il était plus que jamais persuadé que la guerre est inévitable et ses ennemis d’extrême droite ne cessaient de la dénoncer comme « belliciste ». Devenu ministre de l’Intérieur du dernier gouvernement Reynaud de la IIIe République, il fit arrêter des journalistes d’extrême droite pour atteinte à la sûreté de l’Etat et pour propagande pro-allemande ; ils lui voueront désormais une haine mortelle. Il est de ceux qui refusèrent de céder devant l’ennemi, il était « jusqu’auboutiste », persuadé que la France pouvait résister grâce à son Empire et à son alliée britannique.

Forte personnalité connue internationalement, il avait été sollicité à trois reprises entre le 13 et le 18 juin pour rejoindre Churchill à Londres, mais avait refusé parce que Juif d’origine, il savait que s’il partait à Londres, on lui reprocherait d’être un fuyard. Au général Spears, représentant de Churchill, qui le « suppliait » le 16 juillet de partir avec lui en disant : « Il faut une voix française autorisée, qui n’ait jamais accepté la capitulation, pour assurer la direction de l’Empire », Mandel répondit : « Vous êtes inquiet pour moi parce que je suis juif. Eh bien, c’est justement parce que je suis juif, que je ne partirai pas demain [avec vous]. […] On croirait que je me sauve, que je cède à la panique. » Mais c’est lui qui encouragea de Gaulle, membre du gouvernement comme secrétaire d’État, à le faire à sa place. C’est donc pour poursuivre la lutte depuis l’Empire aux côtés de son allié, le Royaume-Uni, que, redevenu simple parlementaire, il s’embarque au Verdon sur le Massilia avec vingt-six autres parlementaires. Mais arrivé au Maroc, le Maréchal Pétain, nouveau chef du gouvernement, qui lui voue une haine absolue, le fait arrêter et transférer en métropole. Commence alors pour lui une période de quatre ans d’internement, dans différents lieux, dont le fort du Portalet, dans les Pyrénées, avant d’être « livré » aux Allemands lors de leur entrée en zone sud, le 11 novembre 1942. C’est le général SS Oberg, chef de la Sipo-SD en France qui vient prendre « livraison » de ce prisonnier. Il est transféré en Allemagne, à Sachsenhausen puis à Buchenwald où il rejoint Léon Blum, l’autre otage d’origine juive, livré par Pétain également, dans une maison forestière du secteur du camp de Buchenwald, complètement coupée de son environnement (ils n’ont jamais vu le camp de concentration situé à moins de 500 m de la maison qu’ils occupent).

À la suite de l’assassinat par des résistants, de Philippe Henriot, secrétaire d’État à l’Information et à la Propagande, le 28 juin 1944, Georges Mandel est livré à la France le 4 juillet. Arrivé à Paris au siège de la Sipo-SD, il est très vite remis à des hommes de la Milice, chargés de le conduire à Vichy. Lors de ce transfert, le 7 juillet en fin d’après-midi, à la sortie de Fontainebleau, en pleine forêt, à l’occasion d’un arrêt, un des miliciens l’exécute.

On n’a jamais su exactement qui était le donneur d’ordre (mais on est sûr au moins de la responsabilité d’Hitler, de la haute hiérarchie allemande et de celle de miliciens français). Il est sûr que sa disparition arrangeait beaucoup de monde alors que la libération de la France se préparait.

À la cérémonie de dimanche dernier, en présence du sous-préfet, du maire de Fontainebleau et de nombreux élus, de Marcel Wormser, président des Amis de Clémenceau, de Jean-Noël Jeanneney, président de la Fondation du Musée Clémenceau, historien, de membres de sa famille, l’AFMD-77 participait, comme elle le fait depuis 2007, lorsque la délégation locale du Souvenir français décida désormais de sortir de l’oubli cette grande figure de la vie politique et du patriotisme français, aujourd’hui trop ignorée.

L’intervention de Jean-Noël Jeanneney rappelant le rôle de Georges Mandel dans la naissance de la Résistance française par l’envoi de De Gaulle auprès de Churchill pour représenter une France qui continue la lutte, était particulièrement remarquable. Il a signalé aussi que lors de ses longs échanges avec Léon Blum pendant plus d’un an de tête à tête dans leur « prison » de Buchenwald, Georges Mandel avait reconnu qu’il avait trop laissé de côté la question sociale. Une telle personnalité mériterait bien sûr un hommage national !

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