ARCHIVES DU CALVADOS
L'histoire du rapatriement en France des prisonniers, déportés, travailleurs et réfugiés, exposition proposée par le Service Historique de la Défense
du mardi au vendredi de 9h à 17h hors jours fériés
7 mai au 13 juin
Captation audio de récits du retour
La délégation du Calvados des Amis de la Fondation pour la mémoire de la déportation propose, pour illustrer l’exposition du Service Historique de la Défense, un choix de récits extraits des ouvrages écrits par les témoins qui continuent inlassablement à rencontrer la jeunesse pour leur transmettre le message de vie et d’humanité qu’ils ont tiré de leur déportation.
L’association des Amis de la Fondation pour la mémoire de la déportation héberge l’enregistrement des récits de leur retour de déportation, lus par Isabelle Bordet, Catherine Chauvin, Laure Marchal, Dominique Maugeais, Claude Montaudoin et Miche Pain. Jean-Noël Durand en a réalisé l’enregistrement et le montage.
Les récits du retour de Bernard Duval, Frania Eisenbach-Haverland, Simon Igel, Lili Keller-Rosenberg, Ginette Kolinka, Jean Lafaurie, Marcelline Loridan-Ivens, Simone Veil, déportés, ainsi que des extraits des romans de Marguerite Duras et Pierre Assouline, sont précédés de textes de Robert Antelme, Charlotte Delbo et Primo Levi sur la déshumanisation vécue dans les camps nazis.
La durée de lecture des 19 textes mis en voix est de 60 minutes
==> Pour accéder aux récits, cliquez sur la flèche du fichier MP3 qui suit la présentation de chaque texte.
Index des récits
PROLOGUE
A partir de la mi-1944, la libération des camps nazis, camps de concentration et camps d’extermination, suit l’avancée des troupes alliées. En juillet 1944, l’Armée rouge libère le premier camp, celui de Majdanek, en Pologne. Le dernier camp est libéré par l’Armée américaine le 5 mai 1945. La libération des camps s’étend donc sur une période de neuf mois.
Des écrivains ont témoigné de l’entreprise de déshumanisation qu’ils avaient subie pendant leur déportation.
Les stückes : Stück, en allemand, signifie morceau, pièce, pièce comptable, unité.
Terme comptable utilisé dans les camps pour compter les arrivants (Lexique des camps)
* 1. Le sentiment ultime d’appartenir à l’espèce
Robert Antelme, L’espèce humaine, Editions Gallimard collection Tel 1978, p. 11
Né le 5 janvier 1917 à Sartène (Corse), Robert Antelme s’installe à Paris en 1936 et épouse Marguerite Duras en 1939. Aidant la Résistance, il est arrêté le 1er juin 1944 et envoyé à Buchenwald par le convoi n° 79, dernier en partance du camp de Royallieu (Frontstalag 122) à Compiègne le 17 août 1944. Puis il est conduit à Bad Gandersheim, un petit kommando dépendant de Buchenwald.
À la fin de la guerre, en avril 1945, François Mitterrand, alors Secrétaire général des Réfugiés, des Prisonniers et des Déportés, localise Robert Antelme dans le camp de Dachau, épuisé et miné par des mois de détention dans des conditions très dures (il souffre du typhus), et le fait évader du camp, alors en quarantaine, avec l'aide de Dionys Mascolo pour son retour à Paris. Marguerite Duras a tiré de cette époque un récit intitulé La Douleur.
* 2. Celui-là n’est pas un homme
Primo Levi, Si c’est un homme, édition Julliard Pocket 2004, p. 269-270
Né dans une famille juive le 31 juillet 1919 à Turin (Italie), Primo Levi entre en Résistance en 1943. Arrêté en décembre 1943, il est déporté au camp d’Auschwitz-Monowitz en tant que juif en février 1944. Il est libéré par l’Armée rouge le 27 janvier 1945 et rentre à Turin le 19 octobre suivant, après avoir traversé l’Europe.
* 3. Aucun de nous n’aurait dû revenir
Charlotte Delbo, Auschwitz et après I – Aucun de nous ne reviendra et II Une connaissance inutile, T I. p. 180-183 © Editions de Minuit 1970,
Née le 10 août 1913 à Vigneux/Seine, Charlotte Delbo, résistante communiste a été déportée à Auschwitz-Birkenau de janvier 1943 à janvier 1944 puis à Ravensbruück de janvier 1944 à avril 1945. Elle s'engage en 1941 dans la Résistance avec son mari Georges Dudach qui sera arrêté avec elle et fusillé au Fort Mont-Valérien en 1942. Elle est déportée à Auschwitz-Birkenau dans le convoi du 24 janvier 1943 dit « le convoi des 31 000 » qui comprend 230 femmes, résistantes pour la majorité d'entre elles. Elle sera l'une des 49 rescapées de ce convoi.
I – L’EPOPEE DU RETOUR
* 4. Libération au camp de Bergen-Belsen et Retour en France
Simone Veil, Une vie, Editions Stock Le Livre de Poche 2018, p.76 -79
Née Simone Jacob le 13 juillet 1927 à Nice (Alpes-Maritimes) dans une famille juive, Simone Veil est déportée à Auschwitz à l'âge de 16 ans. Elle perd en déportation son père, son frère et sa mère. Rescapée, elle rentre avec sa sœur Madeleine et retrouve son autre sœur, Denise, elle aussi déportée.
* 5. L’accueil à Dombasle et Avis de recherche
Bernard Duval, Une jeunesse volée - J'avais 19 ans en 1944, p. 232-234 © Editions OREP 2007
Né à Caen le 19 mai 1925, Bernard Duval, ouvrier menuisier, rejoint la Résistance en 1942. Il est arrêté le 10 mars 1944 par la Gestapo de Caen avec son réseau et détenu à la maison d’arrêt. Il est transféré le 20 mai 1944 au camp de concentration de Compiègne, d’où il est déporté au camp de Neuengamme, puis transféré au camp de Sachsenhausen, au kommando de Falkensee. Libéré par l’armée russe le 26 avril 1945, il arrive à Paris le 5 juin suivant.
* 6. Libéré par les Anglais à Bergen-Belsen
Simon Igel, Matricule 157 085, Éditions Charles Corlet 2013, p.80-81
Né en 1927 à ?ó?kiew (Pologne) dans une famille juive qui fuit les persécutions et s’installe à Vienne en 1928, puis à Auxerre (France), où elle est arrêtée en juillet 1942, Simon Igel, âgé de 14 ans est placé en orphelinat, d’où il s’échappe et traverse la ligne de démarcation avec deux amis. Caché dans la campagne de St Etienne, il est livré à la Gestapo par une dénonciation. Déporté à Auschwitz le 10 octobre 1943, il est transféré au camp de Dora peu avant la libération du camp par l’armée rouge, puis à Bergen-Belsen. Il y est libéré par l’armée britannique le 15 mai 1945. Il est le seul survivant de sa famille.
II –ARRIVER A LUTETIA, LE FACTEUR HUMAIN
* 7. Le premier déporté
Marguerite Duras, La douleur, Editions Gallimard Folio 1997, p. 30-31
La dernière guerre, Marguerite Duras l’a vécue tout à la fois comme femme dont le mari avait été déporté, comme résistante, mais aussi, comme écrivain. Lucide, étonnée, désespérée parfois, elle a, pendant ces années, tenu un journal, écrit des textes que lui inspirait tout ce qu’elle voyait, ce qu’elle vivait, les gens qu’elle rencontrait ou affrontait. Ce sont ces récits et des extraits de son journal, que Marguerite Duras a réunis sous le titre La Douleur : I « La Douleur », II « Monsieur X. dit ici Pierre Rabier », III « Albert des Capitales, Ter le milicien », « L’Ortie brisée », « Aurélia Paris » (Présentation des Editions P.O.L)
* 8. De Bruxelles à Lutetia
Simon Igel, Matricule 157 085, Éditions Charles Corlet 201, p.82-84.
Né en 1927 à kiew (Pologne) dans une famille juive qui fuit les persécutions et s’installe à Vienne en 1928, puis à Auxerre (France), où elle est arrêtée en juillet 1942, Simon Igel, âgé de 14 ans est placé en orphelinat, d’où il s’échappe et traverse la ligne de démarcation avec deux amis. Caché dans la campagne de St Etienne, il est livré à la Gestapo par une dénonciation. Déporté à Auschwitz le 10 octobre 1943, il est transféré au camp de Dora peu avant la libération du camp par l’armée rouge, puis à Bergen-Belsen. Il y est libéré par l’armée britannique le 15 mai 1945. Il est le seul survivant de sa famille.
LUTETIA: La traque des faux Déportés
* 9. "Documentation sur les camps et prisons de déportés politiques et raciaux – Avant-propos»
Manuel édité par le Ministère des Prisonniers, Déportés et Réfugiés du Gouvernement provisoire de la République française, à destination des agents du Ministère des prisonniers déportés et réfugiés (MPDR) chargés de l’interrogatoire des déportés

10. Parcours jusqu’au Lutetia et La commission de contrôle
Jean Lafaurie, Blazy - Eysses - Dachau, L'authenticité d'un Maquisard-Résistant, imprimé à compte d’auteur par Copymédia 2023, p. 149-151
Né en 1923 à Cajarc (Lot), Jean Lafaurie entre en résistance en 1941. Arrêté en juillet 1943, il est détenu à la Centrale d’Eysse, puis déporté le 30 mai 1944 au camp de Dachau-Allach. Il est libéré le 28 avril 1945.
11. Arrivée à Lutetia
Bernard Duval, Une jeunesse volée - J'avais 19 ans en 1944, p. 241-242 © éditions OREP 2007
Né à Caen le 19 mai 1925, Bernard Duval, ouvrier menuisier, rejoint la Résistance en 1942. Il est arrêté le 10 mars 1944 par la Gestapo de Caen avec son réseau et détenu à la maison d’arrêt. Il est transféré le 20 mai 1944 au camp de concentration de Compiègne, d’où il est déporté au camp de Neuengamme, puis transféré au camp de Sachsenhausen, au kommando de Falkensee. Libéré par l’armée russe le 26 avril 1945, il arrive à Paris le 5 juin suivant.
Enlevez-lui sa chemise -
Pierre Assouline, Lutetia paru en 2005 aux éditions NRF Gallimard. Il est cité dans son format poche aux éditions Folio p.386-392
De 1938 à 1945, l'hôtel Lutetia - l'unique palace de la rive gauche - partage le destin de la France. Entre ses murs se succèdent, en effet, exilés, écrivains et artistes, puis officiers nazis et trafiquants du marché noir, pour laisser place enfin à la cohorte des déportés de retour des camps.
En accordant précision biographique et souffle romanesque, Pierre Assouline redonne vie à la légende perdue du grand hôtel, avec un art du clair-obscur qui convient mieux que tout autre au mythique Lutetia. (Présentation de l’éditeur Gallimard)
FAMILLES....Se retrouver…
* 13. « la douleur » des familles
Marguerite Duras, La douleur, Editions Gallimard Folio 1997, p. 50-51 et 52-55
La dernière guerre, Marguerite Duras l’a vécue tout à la fois comme femme dont le mari avait été déporté, comme résistante, mais aussi, comme écrivain. Lucide, étonnée, désespérée parfois, elle a, pendant ces années, tenu un journal, écrit des textes que lui inspirait tout ce qu’elle voyait, ce qu’elle vivait, les gens qu’elle rencontrait ou affrontait. Ce sont ces récits et des extraits de son journal, que Marguerite Duras a réunis sous le titre La Douleur : I « La Douleur », II « Monsieur X. dit ici Pierre Rabier », III « Albert des Capitales, Ter le milicien », « L’Ortie brisée », « Aurélia Paris » (Présentation de l’éditeur, P.O.L)
14. Ce fut un déchirement pour nous d’avoir à déchiffrer toutes ces photos
Bernard Duval, Une jeunesse volée - J'avais 19 ans en 1944, p. 245-246, © éditions OREP 2007,
Né à Caen le 19 mai 1925, Bernard Duval, ouvrier menuisier, rejoint la Résistance en 1942. Il est arrêté le 10 mars 1944 par la Gestapo de Caen avec son réseau et détenu à la maison d’arrêt. Il est transféré le 20 mai 1944 au camp de concentration de Compiègne, d’où il est déporté au camp de Neuengamme, puis transféré au camp de Sachsenhausen, au kommando de Falkensee. Libéré par l’armée russe le 26 avril 1945, il arrive à Paris le 5 juin suivant.
15. Maman n’est pas venue me chercher et J’étais devenue dure
Marcelline Loridan-Ivens, Et tu n’es pas revenu, Grasset 2015, p.31-32
Marcelline est née Rozenberg, à Epinal en 1928 de parents juifs polonais émigrés en France en 1920. La famille s’installe à Bollène (Vaucluse) au début de la guerre. Elle et son père sont arrêtés par la Milice et la Gestapo et déportés à Auschwitz-Birkenau par le même convoi 71 que Simone Veil, le 13 avril 1944. Transférée à Bergen-Belsen puis au camp de Theresienstadt, elle est libérée le 10 mai 1945 par l’Armée rouge. Son père est mort en déportation.
16. Ta mère et tes sœurs sont à Paris et Je suis un peu dure
Ginette Kolinka, Retour à Birkenau, Grasset 2019, p.73-75
Née Cherasky en 1925 à Paris, dans une famille juive de sept enfants qui se réfugie à Avignon en zone libre en 1942, Ginette Kolinka est arrêtée le 13 mars 1944 à son domicile avec son père, son frère et son neveu, à la suite d’une dénonciation. Internés au camp de Drancy, ils partent tous pour le camp d’Auschwitz-Birkenau dans le même convoi 71 que Simone Veil, le 13 avril 1944. Elle seule a survécu. Transférée à Bergen-Belsen puis au camp de Theresienstadt où elle est libérée par les Alliés, elle rejoint la France à Lyon en juin 1945 et arrive ensuite à Paris où elle retrouve sa mère et quatre de ses sœurs.
17. Pourquoi pleure-t-elle? et Errance
Frania Eisenbach-Haverland, Tant que je vivrai, p. 139-143 © Editions L'HARMATTAN, 2020
Née le 1er mars 1926 à Tarnów, Pologne, dans une famille juive de musiciens professionnels, Frania Eisenbach-Haverland a deux frères. Internée en septembre 1943 au camp de Plaszow à la liquidation du ghetto de Tarnow, puis déportée à Auschwitz, Flossenbürg et Theresienstadt, elle arrive à Paris le 10 juin 1945. Elle est la seule survivante d'une famille de plus de 60 personnes.
18. Seul
Simon Igel, Matricule 157 085, Éditions Charles Corlet 2013, p.84-86
Né en 1927 à ?ó?kiew (Pologne) dans une famille juive qui fuit les persécutions et s’installe à Vienne en 1928, puis à Auxerre (France), où elle est arrêtée en juillet 1942, Simon Igel, âgé de 14 ans est placé en orphelinat, d’où il s’échappe et traverse la ligne de démarcation avec deux amis. Caché dans la campagne de St Etienne, il est livré à la Gestapo par une dénonciation. Déporté à Auschwitz le 10 octobre 1943, il est transféré au camp de Dora peu avant la libération du camp par l’armée rouge, puis à Bergen-Belsen. Il y est libéré par l’armée britannique le 15 mai 1945. Il est le seul survivant de sa famille.
LES ENFANTS – LILI ET SES FRERES
Lili Keller-Rosenberg (épouse Leignel), Et nous sommes revenus seuls, éditions PLON Pocket 2022, p.11-12, 15-18 et 97-98
Née en 1932 à Croix (Nord) dans une famille juive d’origine hongroise, Lili est arrêtée avec ses parents et ses deux petits frères la nuit du 27/10/1943, au domicile familial à Roubaix. La famille est déportée au camp de Malines (Belgique). Le père est envoyé à Buchenwald, d’où il ne rentrera pas, assassiné par les nazis, tandis que Lili, sa mère et ses deux frères sont envoyés au camp de Ravensbrück, puis celui de Bergen-Belsen, le camp de la mort lente, où sévit une épidémie de typhus. Ils sont libérés le 15 avril 1945 à Bergen-Belsen. Lili et ses petits frères rentrent seuls jusqu’à l’hôtel Lutetia, sans la maman qui a contracté le typhus et est au Revier. La Croix-Rouge Française les place dans un préventorium à Hendaye jusqu’au retour de leur maman, plusieurs semaines plus tard. La vie reprenait un sens pour nous (Lili Leignel).
* 19. Nous les enfants et Nous sommes libérés (p.11-12)
* 20. Seuls pour partir, Trajet du retour et Lutetia (p. 15-18)
* 21. L’amour d’une mère (p.97-98)