« République d'Eysses: une histoire d'hommes solidaires »
La Compagnie Errance a programmé, au complexe de Saint-Ayoul de Provins ce mardi 21 mars 2023, une mise en scène de textes signés par Jean Lafaurie.
La Compagnie a proposé une rencontre avec la plume de Jean Lafaurie. La force de ses mots est telle que Corinne Touzet, présente sur scène, a été émue par le texte lu. Cela donnait le ton de l'heure et demi de la représentation, proposée à plusieurs centaines de personnes.
Le public était composé d'enseignants, de jeunes, de jeunes adultes, de personnes intéressées par ce sujet, mais aussi d'enfants de résistants déportés, qui ont reçu l'accolade amicale de Jean, de plusieurs élus dont Olivier Lavenka, maire de Provins, et de Franck Thénard-Duvivier, Inspecteur d’académie adjoint à Melun.
Les textes de Jean ont su parler à ce public multigénérationnel.
Plusieurs tableaux étaient proposés au fil du dialogue entre Jean et quatre personnes, dont le jeune Owen. Ce dialogue débute dans un parc et offre une réflexion sur l'engagement pour l'humanité et la cause actuelle de l'écologie.
Le voyage dans le temps débutait avec le grand écran qui projetait des repères temporels, des documents d'archives, qui, combinés avec la musique, la mise en scène et le jeu des comédiens, permettaient une immersion.
Parmi les tableaux forts qui incarnaient l'emprisonnement de Jean à la centrale d'Eysses, il y aura la rédaction d'un journal et la dénomination "unité " après un vote.
Il y aura les " combats" pour protéger un jeune résistant ou des civils administratifs face au milieu carcéral. Il y aura un face à face avec les GMR. Il y aura aussi le repas de Noël du 25 décembre 1943 dû aux dons des habitants du Lot. Il y aura les épreuves sportives de janvier 1944.
La force du collectif, de l'unité de ces hommes d'origine diverse, voilà ce qui est parfaitement incarné sur scène.
Il y aura bien sûr la tentative d'évasion du 19 février 1944. C'est là que Jean poursuivra seul le récit de l'après. Celui des 1200 détenus qui verront plusieurs d'entre eux fusillés (CF. photo), qui connaîtront la soif pendant les 52h de convoi (Jean illustrera de nouveau le mot solidarité en évoquant la discipline de chacun devant de l'eau), qui seront déportés et qui perdront 400 des leurs.
Jean est l'un des huit survivants.
Puis, après la lecture du poème de Jean, « Quand je serai vieux », la salle a pu lui poser des questions.
Plus d'informations disponibles sur YouTube avec le témoignage de Jean effectué par le Lions Club de Provins, ou sur le site de l'amicale des anciens d'Eysses.
Vincent Kropf
Président AFMD 77