Résolution 2024 Thonon

Assemblée générale / Thonon / 16 juin 2024

 

RESOLUTION

 


Réunis à Thonon-les-Bains, en Haute-Savoie, terre de Résistance, pour leur Assemblée générale annuelle, le 16 juin 2024, les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation ont adopté la résolution suivante, dans la continuité du communiqué de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation :


Lors des élections européennes du dimanche 9 juin 2024, les formationsd’extrême droite ont recueilli en France près de 40 % des suffrage exprimés. Suite à ce résultat, le président de la République a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale et a convoqué les Françaises et les Français pour de nouvelles élections législatives les 30 juin et 7 juillet prochains.


La France se retrouve face à un défi à la fois inédit et dangereux. Des forces héritières politiquement et historiquement de celles qui ont conduit la France au chaos et l’infâmie entre 1940 et 1944 se retrouvent en mesure d’accéder au pouvoir.


La France est engagée dans un cycle de commémorations de la libération de son territoire, de la fin de la guerre en Europe, de la libération des camps nazis et du retour des rescapés. Ces temps commémoratifs dans lesquels lesAmis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation sont fortement investis sont l’occasion de rappeler comment, face à la découverte de l’horreur concentrationnaire et à l’ampleur des crimes nazis, l’humanité a pris conscience de son inhumanité potentielle, mais aussi comment des renoncements successifs ont pu conduire à l’abandon des principes protecteurs de tous les êtres humains, à l’institution de la violence d’État puis à la légitimation du crime de guerre et du crime contre l’humanité.

Les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation sont les porteurs de cette histoire et de cette mémoire qu’ils travaillent et interrogent, qu’ils entretiennent et diffusent afin d’éviter que le temps qui passe ne fasse oublier ce qui fut et ce qui le permit.

Dans la séquence politique très incertaine dans laquelle se trouve plongée la France, les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation se
doivent de rappeler où peuvent conduire les démissions et les compromissions démocratiques, les dérives populistes et les idéologies fondées sur une conception identitaire du monde, prônant des politiques de ségrégation ou d’exclusion, favorisant les discours de haine et le recours à la violence.


Aujourd’hui, des formations politiques d’extrême droite sont en mesure d’accéder au pouvoir et de rétablir les conditions pour que ces idées et ces pratiques puissent à nouveau être celles du gouvernement de la France. En lissant ou banalisant leurs discours, en voulant apparaître convenables et fréquentables, elles tentent de masquer leur proximité avec des partis ou des organisations nationalistes, néofascistes et antidémocratiques en Europe et dans le monde. Les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation ne peuvent envisager que la France dirigée par l’extrême droite, dans le cadre de ses frontières, puisse dévoyer les principes fondateurs et universalistes de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité et, en dehors de ses frontières, soit amenée à détourner le regard et abandonner des populations menacées par des dangers multiples.

Les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation appellent toutes les Françaises et tous les Français profondément attachés aux principes républicains – défendus et protégés par la Résistance – et aux droits de tous les êtres humains – rappelés et renforcés à l’issue de la Seconde Guerre mondiale – de faire barrage aux formations d’extrême droite et à toutes celles et tous ceux qui chercheraient d’une manière ou d’autre à s’allier avec elles.

Le pire n’est pas inéluctable. Comme le rappelait Raymond Aubrac, nous devons demeurer optimistes pour continuer à résister. Maintenant.

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