79ème hommage aux fusillés de la Plaine de Chanfroy
79ème hommage aux fusillés de la Plaine de Chanfroy
Dimanche 20 août 2023
C’est par un soleil ardent que s’est tenu le 79ème hommage aux fusillés de la Plaine de Chanfroy, en présence de nombreux élus, d’environ trente porte-drapeaux (dont celui de l’AFMD 77 porté par Francis Devrainne), des associations patriotiques et d’un public attentif.
La cérémonie s’est déroulée en deux parties. En effet, deux fosses ont été découvertes à deux endroits différents de la plaine et deux monuments aux morts ont été érigés. Des funérailles nationales ont été célébrées en décembre 1944 (Pour plus de détails, voir ci-dessous « Les résistants fusillés de la plaine de Chanfroy ».)
Anthony Vautier, maire d’Arbonne-la-Forêt, a pris la parole et a tenu à souligner le rôle sous-estimé des femmes au sein des réseaux de résistance, souvent à des postes dangereux, et pourtant peu reconnues à la Libération. Elles ont été des milliers à œuvrer dans l’ombre, dit-il ; et il conclut son intervention par une citation de Simone Veil : « On n’a pas le droit d’oublier, on doit ça à ceux qui sont morts. »
Thierry Mailles, sous-préfet de Fontainebleau, a rebondi sur le discours d’Antoine Vautier en rappelant la mémoire d’une résistante déportée, Giselle Probst, qu’il a bien connue dans la Marne, commandeure de la légion d’honneur, titulaire de la croix de guerre et médaillée de la Résistance. Il terminera son discours par la devise du Souvenir français : « À nous le souvenir, à eux l’immortalité ».
Pour terminer cette commémoration, la Marseillaise et le Chant des Partisans ont résonné.
L’AFMD-77 était représentée par Maryvonne Braunschweig, Huguette Cuisy, Francis Devrainne, Michel Garnier et Raphaël Nasuti qui a ensuite pris la photo de tombes de de fusillés d’Arbonne au cimetière de Fontainebleau :
« Les résistants fusillés de la plaine de Chanfroy »
Au début de juillet 1944, alors que les combats font rage en Normandie où les alliés ont débarqué un mois auparavant, l’aviation alliée bombarde en masse les voies de communication de Seine-et-Marne.
Les réseaux de résistance et les maquis sont passés à l’action, multipliant les sabotages et les attentats qui entretiennent un climat d’insécurité et de tension.
La Gestapo, les Feldgendarmes et la Milice répriment sévèrement ce qu’ils appellent les « actes terroristes ». Résistants et maquisards sont abattus sur le champ ou emprisonnés, pour être interrogés et torturés. En cela, Wilhelm Korf et son équipe, qui appartiennent à la Gestapo de Melun, se distinguent particulièrement dans la région. Des otages sont raflés en grand nombre. Otages, résistants et maquisards sont internés dans la prison de Fontainebleau, rue du Sergent Perrier, et dans son annexe, la caserne Damesme.
Le 21 juillet 1944, dans la cour de la prison, 22 détenus, mains liées dans le dos, reçoivent l’ordre de monter dans un camion. Ils sont dirigés vers une destination inconnue. Le camion revient vide. Dans l’après-midi du 17 août, le même scénario se reproduit. Cette fois, ce sont 14 prisonniers qui sont emmenés.
Le 7 décembre 1944, alors qu’ils viennent chercher du sable dans un ancien terrain d’exercice militaire situé au cœur de la plaine de Chanfroy, des soldats américains découvrent des corps en creusant le sol. Les autorités sont alertées. Un déblaiement délicat est effectué qui permet la mise au jour de deux charniers distincts.
Trente-six cadavres sont découverts : le nombre des détenus de la prison de Fontainebleau.
Il s’avère que les massacres ont été perpétrés à la mitraillette. On retrouve sur place quantité de douilles de 9 millimètres.
L’identification des corps se révèle très difficile.
Le 14 décembre 1944, des funérailles nationales se déroulent à Fontainebleau.
La plupart des corps des victimes ont été rendus à leurs familles.
Quelques dépouilles sont inhumées à côté du grand carré militaire du cimetière de Fontainebleau.
Source : Site de l'association Les Amis de Milly-en-Gâtinais et Environs – LAMGE