La Fondation pour la Mémoire de la Déportation organise, dans le cadre de la commémoration du quatre-vingtième anniversaire de la Libération et de la fin de la Seconde Guerre mondiale, un colloque les 16 et 17 octobre 2025 consacré à l’historiographie internationale des camps de concentration nationaux-socialistes.

La Fondation a fait le choix d’un regard comparé et transnational sur le phénomène concentrationnaire nazi proprement dit, les déportations, les déportés sans négliger les centres de mise à mort. Mais la manifestation scientifique prend également en considération le poids des enjeux politiques et mémoriels dans l’élaboration des différentes historiographies nationales.

Les interventions accordent une place importante aux apports récents de la recherche, de sujets neufs, renouvelés ou encore peu explorés comme l’exploitation des témoignages, l’archéologie concentrationnaire ou les attitudes et les regards des populations qui vivaient aux abords des camps et des lieux de production ou d’extermination. Sont ainsi examinées les relations complexes qu’entretenaient les grandes centrales concentrationnaires et leurs réseaux en expansion à partir de 1942/1943 avec leur proche environnement géographique et social.

Les enjeux mémoriels, tributaires à l’origine des modalités de sortie des camps des rescapés et des conditions de leur retour, sont également perceptibles à travers l’essor plus récent d’une véritable histoire de la mémoire des camps et d’une mise en perspective de l’histoire du système concentrationnaire nazi à la lumière entre autres de la critique postcoloniale.

Cet événement a obtenu le label MISSION LIBÉRATION de l’État.

jeudi 16 octobre 2025

Histoire comparée des camps de concentration: regards internationaux

vendredi 17 octobre 2025

Les nouveaux chantiers de la recherche sur l’histoire de la déportation

retrouvez les textes traduits des interventions sur le site de la FMD

de 

Alan Kramer (Trinity College Dublin) 

                                         - intervention du 16 octobre 2025 - Paris

"La libération des camps et l’interaction entre les libérés, les libérateurs et la
population à Hambourg, 1945"

- Les camps invisibles ?

- Les occupants, la population hambourgeoise et l’auto-organisation des anciens
prisonniers politiques

- Combien de personnes étaient concernées ?

- Le discours autour de la criminalité

- Les objectifs politiques de l’occupation

- Remarque finale

 Karianne Hansen (ARKIVET Peace and Human Rights Centre in Kristian-sand, Norway)

        - intervention du 16 octobre 2025 - Paris

L’historiographie norvégienne sur les camps de concentration nazis

"« J’écris dans le bus. Le bus vers la liberté. » Entrée de journal du 20 avril 1945 par Odd Nansen.

Nansen faisait partie des près de 8 000 prisonniers politiques norvégiens et danois sauvés par la

Croix‑Rouge suédoise de plusieurs camps de concentration nazis dans le nord et le sud de

l’Allemagne en avril et mai 1945. Parce que les premiers prisonniers libérés étaient surtout

norvégiens, et que l’effort était pan-scandinave, la mission est devenue, dans la mémoire norvégienne,à la fois un succès humanitaire unique et un triomphe politique, mais aussi un témoignage du courage, de l’unité et de la persévérance norvégiennes."

 Louis Wörner Institut für die Geschichte der deutschen Juden -IGdJ

« Que pensaient-ils lorsqu’ils nous voyaient ? »Hédi Fried

"Villes allemandes et civils dans les souvenirs des survivants juifs des camps
extérieurs du KL Neuengamme (1944-1945)

comment en est-on arrivé à la présence de détenus juifs de
camps de concentration dans une grande ville allemande ? Dans quelle mesure ce chapitre de
la Shoah fut-il visible pour les civils allemands ? Et surtout – comment s’articula le contact des
détenus juifs avec la population civile en dehors du système concentrationnaire, dans la phase
finale du national-socialisme ? Comment, enfin, les survivants se sont-ils souvenus de ces
contacts et des villes dans lesquelles ils furent employés ?"