Communication de la FMD: L’assassinat d’un professeur d’histoire
Le fanatisme et l’obscurantisme le plus odieux ont de nouveau frappé. L’assassinat d’un
professeur d’histoire est un acte d’autant plus lâche et lourd de sens qu’il porte atteinte
à ce qu’il y a de plus sacré pour notre pays: l’éveil du sens critique et de la liberté de
penser de notre jeunesse.
Profondément bouleversée par ce nouveau crime, perpétré au nom du fanatisme le plus
aveugle, la Fondation pour la mémoire de la déportation exprime sa compassion, sa
solidarité et son soutien le plus total au corps enseignant dont elle salue le rôle ô
combien éminent au service de notre pays et de sa jeunesse, particulièrement celui des
professeurs d’histoire et de géographie.
La Fondation pour la Mémoire de la Déportation dont l’une des missions consiste à
rappeler le danger du formatage des esprits, à l’image de ce que fut l’endoctrinement de
la jeunesse allemande par les dirigeants nazis, transformant en actes héroïques les
crimes les plus odieux, ne peut que rappeler avec douleur l’actualité d’un engrenage que
d’aucuns croyaient révolu.
Voici que des enseignants sont aujourd’hui placés sous surveillance par une
organisation criminelle, jugés par elle sur le contenu de leur enseignement, et en vertu
d’une sentence prononcée on ne sait où ni par qui, condamnés et exécutés par un bras
fanatique.
Cet enchaînement fatal commence par la construction de l’image négative de l’autre
dans le discours politique et religieux, hélas parfois relayé au sein des structures
familiales, pour aboutir au crime.
La Fondation pour la mémoire de la Déportation rappelle avec force qu’il n’y a ni
infidèles ni hérétiques ou équivalents au sein de la République et qu’il ne peut y en avoir.
La liberté de croire ou de ne pas croire ne se concilie avec aucune forme d’intolérance.
Puissent nos concitoyens de toutes confessions, s’en convaincre en ce jour d’hommage à
un professeur martyr, mort pour la France, dans l’exercice de sa fonction.